Une revue en circuit-court : de quoi parle-t-on ? ♻
Ce que travailler en circuit-court signifie pour une revue indépendante, et ce que ça implique.
La fabrique Akki est une newsletter qui dévoile les coulisses de la conception d’une revue papier. Écriture, impression, direction artistique, distribution… on vous plonge dans les cuisines de la fabrication d’Akki !
Hello 👋
Bienvenue dans La fabrique Akki ! Deux semaines après notre premier billet sur la construction de notre ligne éditoriale, on est de retour (au passage, on s’est dit que deux semaines c’était pas mal comme régularité pour squatter vos boîtes sans trop vous inonder).
Suite au vote proposé dans le précédent épisode de La fabrique Akki, vous avez été 50% à vouloir en savoir plus sur le thème « Le circuit-court pour une revue ». Un sujet qui nous tient particulièrement à cœur, puisqu’il est au centre de notre ligne éditoriale, mais aussi de nos pratiques. On vous explique !
Le circuit-court, la culture et les médias 🌱
Circuit-court : « Circuit de distribution de produits dont l'objectif est de réduire les distances entre les partenaires concernés : producteur, distributeur et clients. » (Définition, L’Internaute). Le circuit-court s’est notamment développé dans le secteur de l’alimentation. Aujourd’hui, face aux nombreux défis auxquels font face nos sociétés, cette approche prend légitimement de plus en plus de place, dans toutes les sphères de la société.
Y compris dans le milieu culturel et des médias ! Pourquoi ? Car les acteurs et actrices de ces secteurs ont eux aussi envie d’agir à leur échelle, de repenser leurs pratiques de manière plus durable et responsable. On voit ainsi émerger de plus en plus d’initiatives allant dans ces milieux. En Nouvelle-Aquitaine, on pense par exemple à nos ami·es de Bâbord, ou encore de Slowfest.
Concrètement, cela implique pour les acteur·ices qui s’engagent dans cette voie de notamment pouvoir sélectionner les prestataires avec lesquels ils ou elles souhaitent travailler, de pouvoir sourcer toute chaîne d’approvisionnement et de valeurs voire même parfois de reconsidérer le périmètre de ses activités.
Cohérence 🧪
Côté média, de quoi parle-t-on quand on évoque le circuit-court ? Les magazines et la presse locale et régionale n’ont pas attendu ces réflexions pour orienter leurs modèles vers le local. Leur approche a d’abord été éditoriale ; ces projets sont nés pour couvrir l’actualité d’un territoire donné et situé – qu’il soit ultra-local ou régional.
À Bordeaux et aux alentour, ils sont nombreux ! Plutôt que d’en citer quelques-uns et d’en oublier, on peut dire que beaucoup gravitent autour du Club de la Presse de Bordeaux. Au-delà, de nombreuses ressources existent pour outiller ces médias locaux, qu’on pense au Festival de l’info locale à Nantes (qu’on remercie au passage d’avoir relayé l’existence de La Fabrique Akki dans leur dernière newsletter) ou, au niveau international, au Nieman Lab.
Pour Akki, l’échelle du circuit-court est régionale ; autant par notre approche éditoriale que par les prestataires avec qui nous travaillons. Qu’en est-il à ce niveau-là ?
Les rédacteur·ices : ils et elles sont à une écrasante majorité basée à Bordeaux ou dans en Nouvelle-Aquitaine (ils et elles étaient 33 sur le second numéro, et une seule personne n’était pas basée dans la région)
La direction artistique : elle aussi ; basée à Bordeaux. Elle était assurée par Bureau Nuits sur les deux premiers numéros
L’impression : à Langon, en Gironde, au sein de l’imprimerie SODAL
Le merchandising : les t-shirts et totebags Akki ont été confectionné à La Manufacture, en plein cœur de Bordeaux.
Pour aller jusqu’au bout, il y a malgré tout quelques éléments sur lesquels on doit encore travailler, comme par exemple sur les autocollants Akki (commandés sur Sticker Mule, on est preneur·euses d’alternatives) ou les enveloppes utilisées pour expédier les revues.
Le coût du court 💸
Ce choix du circuit-court était pour Akki une évidence, voire une nécessité, compte tenu de notre positionnement éditorial. Il n’est pourtant pas de mise tout le temps, notamment lorsqu’on parle d’impression ! Lorsqu’on a commencé à réfléchir au projet, plusieurs confrères et consœurs nous avaient en effet expliqué choisir d’imprimer leur revue… en Europe de l’Est. En Lituanie, plus particulièrement.
C’est là-bas qu’un certain nombre de revues françaises et européennes sont imprimées. Pour une raison qui s’impose souvent à ce genre de projet : celle du coût ! L’impression dans des pays comme la Lituanie est en effet bien moins onéreuse. Néanmoins, notre expérience « en local » nous pousse à voir les choses un peu différemment.
Le fait de pouvoir visiter son imprimeur est un luxe. À la fois pour se rendre compte du travail que cela implique, pour comprendre un tel fonctionnement, mais surtout pour entretenir une relation de confiance et de qualité avec un prestataire aussi important.
Le coût d’impression d’Akki représente plus du double du budget de chaque numéro (pour en savoir plus sur ces questions, direction la fin de cette newsletter pour voter pour le thème de la prochaine !). Mais, si l’on prend en compte les externalités positives induites par un tel choix, la question mérite d’être reconsidérée. Voici quelques-unes de ces externalités positives :
La possibilité d’échanger facilement et dans la même langue avec son imprimeur (ce qui n’est pas du luxe quand on parle de détails technique)
La possibilité de demander facilement des échantillons de papier et donc mieux appréhender son choix sur cette question importante
La possibilité de se rendre sur place, et de filmer l’imprimerie en action (très impressionnant !) pour communiquer sur cet aspect du projet
La possibilité de renforcer l’image de marque de votre revue : à l’heure où le circuit-court est plébiscité, communiquer sur le 100% local est un axe porteur pour son projet.
C’est terminé pour ce thème ! On parle de quoi pour la prochaine newsletter ? Si vous voulez en savoir plus sur un thème autre que ceux proposé ci-dessous, n’hésitez pas à nous écrire à akki@kultoural.eu
Un grand merci d’avoir lu cette newsletter en entier. On se retrouve pour la prochaine ? D’ici là, n’hésitez pas à nous faire vos retours sur le contenu de La fabrique Akki, et partager avec nous vos envies pour les prochains numéros : akki@kultoural.eu
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